ENA : FIN DE LA FORMATION SUR L’ÉVALUATION DU DÉVELOPPEMENT

Les lampions de la session de formation sur le programme  international d’évaluation du développement PIFED se sont éteints le samedi 12 mai dernier à Kinshasa, à l’auditorium  de l’ENA, en présence du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenze, du ministre congolais de la Fonction publique ainsi que de l’Ambassadeur du Canada en RDC. Cette session était co-organisée par l’Ecole nationale d’Administration (ENA) de la RDC en partenariat avec l’Ecole nationale de l’administration publique (ENAP) du Québec.

Cinq temps forts ont marqué la cérémonie de clôture de cette session de formation. Il s’agit du mot de circonstance du directeur général a.i de l’Ena RDC ; de l’ambassadeur du Canada en RDC, du ministre d’Etat en charge de la Fonction publique, remise des certificats aux participants, suivi du mot de remerciement du représentant des bénéficiaires et enfin, la déclaration de clôture par Bruno Tshibala Nzenze, Premier ministre de la RDC.

Dans son mot de circonstance, Guillaume Banga, directeur général a.i de l’Ena, est revenu sur les motivations premières du fondement même de cet établissement public, qui a pour mission de recruter, former et perfectionner les cadres supérieurs des différents services publics de l’Etat, laquelle formation passe par la conception, l’élaboration, l’exécution et le suivi de l’évaluation des politiques publiques. C’est dans ce cadre que l’ENA RDC continue dans la mise en œuvre de sa mission en offrant une formation initiale et continue  de grande qualité. Celle-ci est d’un apport capital dès lors que le rajeunissement de l’administration publique résout petit à petit la problématique du vieillissement des cadres de la fonction publique de la RDC, a-t-il indiqué, avant de préciser qu’à ce jour, l’ENA est à la quatrième promotion en formation avec au total 244 cadres formés pour une moyenne de 82 par an.

Sur un autre volet, le patron de l’Ena RDC a soutenu qu’avec le concours de l’ENAP Québec, son établissement a eu l’opportunité d’organiser une autre formation continue en faveur d’une autre cohorte des hauts fonctionnaires et  une formation spéciale à 200 cadres  de l’administration publique alors que d’autres formations se préparent.  « Avec l’Enap Québec, l’Ena RDC vient de réaliser une expérience jamais encore réalisée dans notre pays. Il s’agit de réunir 50 hauts cadres de notre administration, des secrétaires généraux et chefs de bureau venus de tous les horizons de notre administration et qui ont acquis une formation, qui, en principe n’est offerte qu’à Québec et exceptionnellement dans des pays qui remplissent les conditions de faisabilité de cette formation », a fait remarquer le DG de cette institution. Et cela, grâce au Gouvernement de la RDC qui a permis à l’ENA de remplir ces conditions en faisant sauter le verrou le plus difficile, à savoir, le financement de cette formation.

« Les mêmes enseignants, le même programme, la même rigueur et la même qualité organisationnelle, tous ces ingrédients ont été mis à profit pour la réussite dont peuvent témoigner et être fiers les lauréats. Avec le concours des collègues de l’Enap Québec, nous avons travaillé à distance de façon ardue et méticuleuse ces derniers mois afin de permettre au programme de répondre au mieux que nous le pouvions à tous les besoins de cette formation », a encore fait savoir le patron de l’Ena RDC.

S’adressant en suite aux lauréats de la promotion ‘’Martin Luther King’’, surnom de la promotion bénéficiaire de cette formation, Guillaume Banga a indiqué que le choix de cette dénomination est le fait que le pasteur King est cette l’icône de la lutte pour le changement au monde. « Ainsi, pendant cette formation j’ai aussi appris que nous devons tuer chacun notre vache maigre si nous voulons sortir de la prison dans laquelle elle nous a mis. De là, vous avez abordé les enjeux actuels de l’évaluation du développement en ayant en survol six optiques de ce qui est l’évaluation et des particularités de son application en contexte de développement. Vous avez approfondi les différentes approches du développement qui répondent aux besoins des décideurs. Nous osons croire que celle-ci servira la nation à atteindre les objectifs pour lesquelles elle vous permet de vous former », a-t-il conclu.

De son côté, l’Ambassadeur du Canada en RDC s’est dit très  heureux de retrouver les lauréats à la clôture de la formation sur le programme international en évaluation sur le développement. « On l’a dit, c’est un peu Kinshasa à Québec, mais avec des météos différentes. Et ce sont aussi deux villes qui ont reçu le sommet de la Francophonie en 2008 à Québec et en 2012 à Kinshasa, ce qui signifie qu’il y a des liens très forts entre nos deux pays et je m’en réjouis. Ayant moi-même fait carrière en développement international, avant d’être nommé ambassadeur à Kinshasa en août 2017, ayant récemment occupé la fonction de directeur de planification et de l’évaluation de l’OIF à Paris, il s’agit d’une matière qui m’intéresse plus particulièrement », a-t-il fait savoir.

Il a ensuite basé son propos sur la révision de la politique internationale canadienne d’aide au développement. Celle-ci n’a pas échappé aux bouleversements qui ont marqué la vie internationale au cours de dernière décennie. Cherchant  à s’adapter aux complications des enjeux mondiaux, le Canada s’est engagé à la modification de son programme d’aide. Pour lui, la politique d’aide internationale du Gouvernement canadien se base sur quatre principes, à savoir : la concentration stratégique, une meilleure livraison de programme, une utilisation efficace des ressources et une responsabilité accrue dans la gestion de ces ressources.

Le gouvernement canadien estime que l’aide internationale doit s’attaquer aux causes potentielles des conflits par le développement humain, économique et politique, a-t-il insisté. Ainsi, en 2016-2017, le Canada a déboursé plus 91 millions de dollars canadiens dans le programme de développement et d’aide humanitaires ;  dans les domaines qui reprennent notamment, la lutte contre les violences basées sur le genre, la santé sexuelle et reproductive, l’autonomisation économique et la protection des enfants. Enfin, le représentant du Canada en RDC a félicité les autorités congolaises pour leur leadership dans la formation des cadres de la fonction publique. Il affirmé la disponibilité du Canada à appuyer la RDC dans cette démarche.

« Le meilleur investissement que l’Etat congolais puisse faire pour le développement de notre pays, c’est d’investir dans l’homme en termes d’instruction, de renforcement des capacités et des connaissances », a ajouté, pour sa part, le Premier ministre Bruno Tshibala qui a poursuivi : « Tout le monde sait qu’un homme bien formé sera utile à la société congolaise. De même, un fonctionnaire de l’Etat hautement qualifié, compétent et intègre fera de l’administration publique congolaise un outil efficace ». Et d’ajouter en guise de clôture de la session de formation : « l’Etat congolais vient d’investir en vous et attend en retour un meilleur rendement au service de l’intérêt public de notre pays.

Cette cérémonie s’est clôturée par procédé à la remise symbolique des brevets à quelques lauréats choisis.

Giscard Havril

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